Extrait :
Nous retrouvons, dans cet extrait, un certain nombre de constats, et d'idées, déjà rencontrés précédemment.
Quand on fait le procès du machinisme, on néglige le grief essentiel. On l'accuse d'abord de réduire l'ouvrier à l’état de machine, ensuite d'aboutir à une uniformité de production qui choque le sens artistique. Mais si la machine procure à l'ouvrier un plus grand nombre d'heures de repos, et si l'ouvrier emploie ce supplément de loisir à autre chose qu'aux prétendus amusements qu'un industrialisme mal dirigé a mis à la portée de tous, il donnera à son intelligence le développement qu'il aura choisi, au lieu de s'en tenir à celui que lui imposerait, dans des limites restreintes, le retour (d'ailleurs impossible) à l'outil, après la suppression de la machine. Pour ce qui est de l'uniformité du produit, l'inconvénient en serait négligeable si l'économie de temps et de travail, réalisée ainsi par l'ensemble de la nation permettait de pousser plus loin la culture intellectuelle et le développement des vraies originalités.
Henri BERGSON, Les Deux Sources de la morale et de la religion, chapitre IV, Alcan, 1937, p. 331-332.
Questions :
1. Quel pourrait être le gain de la mécanisation ?
2. À quelles conditions serait-ce un gain véritable et pourquoi ?
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